A moins de deux ans du Mondial organisé en France, Eric Ropert, Directeur Général de l’Association Paris Hockey 2017 (APH 2017), répond aux questions de la Ligne Bleue sur l’avancée du projet. Cologne (Lanxess Arena) et Paris (Bercy Arena) seront les deux villes hôtes de la compétition qui se tiendra du 5 au 21 mai 2017. Le dernier Championnat du Monde élite organisé en France s’était tenu en 1951, à Paris.
Quels sont les objectifs de l’organisation d’un tel événement pour la France ?
E.R. : Au-delà de proposer au public français un événement international majeur, l’enjeu principal du Championnat du Monde 2017 est de faire passer un cap au hockey français.
Nous savons que pour le développement de notre sport, il faut proposer un maximum de matches et de spectacle au plus grand nombre. Il faut envoyer le message qu’un sport de niche comme le nôtre, une discipline qui rassemble 20 000 licenciés, peut remplir des grandes salles, comme la Bercy Arena, avec un championnat du monde et 30 matches en 2 semaines. Le hockey français est capable de s’approprier l’évènement pour en faire une belle fête pour tous : il faut que les joueurs, les licenciés, le grand public, les médias, et nos partenaires en conservent un souvenir extraordinaire et une image positive.
Mais ce Mondial n’est pas une fin en soi, c’est une étape qui va permettre au hockey français d’accéder à des réseaux, d’entrer en contact avec des partenaires, des prestataires, un public et des élus qu’il n’aurait pas eu l’occasion d’approcher sans cet évènement. Une telle organisation permet d’obtenir des budgets supplémentaires, qui par ricochets, bénéficient au hockey français, par le biais d’actions de promotion, de communication ou de développement.
C’est une étape, et donc à cap à franchir, à tous les niveaux, de la communication, du marketing, du développement, de la notoriété, mais c’est aussi une étape sportive. L’équipe de France a des ambitions à long terme, de performer à chaque mondial évidemment, mais aussi dans la progression logique du groupe, la qualification aux Jeux olympiques de 2018. Jouer à domicile, en réalisant une performance, va forcément aider médiatiquement, financièrement, et sportivement le hockey à se développer.
L’APH 2017 a d’ailleurs signé un contrat avec Thalys pendant le mondial à Prague...
En effet, la signature du partenariat avec Thalys est l’exemple des opportunités que nous procure cette organisation : Thalys va être le transporteur ferroviaire officiel du Championnat du Monde, et permettra de relier Paris à Cologne grâce à un moyen de transport durable, en moins de 3h30. Il était donc logique de les rencontrer et de s’associer à ce mode de transport pour assurer les déplacements des équipes en quarts de finales croisées, demi-finales et finale, ou pour les arbitres, les officiels, et les supporters. Par ailleurs, ce partenariat n’est pas seulement financier, mais Thalys jouera aussi le jeu en termes d’activations, en participant à des actions de communication et de promotion du Hockey sur Glace sur ses lignes et dans ses trains. Enfin, des packages seront également proposés incluant des billets pour les matches et une solution d’hébergement en plus de la solution de transport.
En septembre, l’APH 2017 signait également son premier contrat avec Orès, une agence de communication, pour accompagner la communication autour de l’équipe de France. Quel rôle jouera-t-elle dans ce Championnat du Monde ?
Notre collaboration avec l’agence Orès illustre une nouvelle fois à quel point le Mondial permet de créer des opportunités, cette fois-ci en ayant accès à un prestataire de qualité (également agence de Décathlon et Hermès), qui va professionnaliser la communication que nous allons lancer autour de l’équipe de France. Même si jusque-là nous travaillions déjà sur ce type de problématique, c’est une marche supplémentaire, celle d’envisager la communication à plus long terme, au-delà même du Mondial 2017, en mettant en place un plan de communication sur la durée, en créant une identité de marque.
Pour préparer le mondial, l’agence travaille sur la mise en place, dans le cadre de la stratégie de communication déterminée, des outils pour assurer la meilleure promotion de l’équipe de France et de ses joueurs, sur nos supports, nos réseaux sociaux, auprès du grand public et de la famille du Hockey, avant de la mettre en scène plus précisément dans le cadre du Mondial.
Récemment, Martine Nemecek a été nommée directeur des opérations. Pouvez-vous nous la présenter ?
En effet, nous sommes ravis d’accueillir dans l’équipe Martine Nemecek qui a désormais la charge de structurer l’organisation de l’événement, et qui sera le garant de la méthodologie et de la structure des opérations. Martine Nemecek a occupé des fonctions équivalentes aux Mondiaux d’athlétisme en 2003, à la Coupe du Monde de rugby en 2007, à la Coupe d’Afrique des Nations de football en 2012, ou aux Mondiaux équestres en Normandie, l’an passé.
Martine va nous apporter l’expérience opérationnelle des très grands événements sportifs, avec des méthodologies spécifiques et conformes aux manifestations de cette envergure. En interne, nous disposons de ressources qualifiées, avec une bonne expérience des événements que nous organisions jusque-là, de tous les détails et spécificités de notre discipline et Martine va apporter son expertise des événements de cette ampleur.
Début 2014, nous avions embauché un directeur marketing et vente, Jonathan Zwikel, pour qu’il commence à travailler suffisamment tôt sur le projet et préparer la partie marketing, communication et la stratégie de vente. Nous souhaitions un candidat issu de la famille du hockey, pour qu’il puisse transmettre sa connaissance et sa passion, indispensable pour vendre l’événement. Rappelons tout de même que l’enjeu financier du Mondial est bien de vendre des billets : c’est la seule façon d’équilibrer les comptes, dans la mesure où la billetterie représente 80% du budget.
Martine Nemecek va mettre en place le plan d’organisation, le retro planning et l’organigramme, des missions dont l’expertise est indépendante du type de sport pratiqué, et se chargera du recrutement des différentes fonctions et notamment des bénévoles. Un des grands enjeux est d’engager l’ensemble du hockey français dans le projet : nous avons l’ambition d’impliquer un membre de chacun de nos 120 clubs dans l’organisation au minimum car nous espérons pouvoir compter sur le soutien d’environ 350 bénévoles !
En apportant l’excellence opérationnelle, le hockey n’aura plus qu’à se soucier de mettre en place tous les ingrédients de la fête, de remplir la salle, faire que tous les spectateurs et acteurs du Mondial repartent avec le sourire, comme nous l’avons vécu à Prague. Martine va s’appuyer sur des compétences existantes, de personnes bien formées aux spécificités de notre sport (service aux équipes, gestion de la glace, etc.) et s’entourera des ressources et expertises existantes dans la famille du Hockey : les bénévoles de la Fédération, ses salariés, les cadres de la DTN, les bénévoles des clubs, etc. Par exemple, c’est Philippe Lacarrière, membre du Comité Directeur et chairman habitué des plus grands événements internationaux, qui l’accompagnera pour la partie organisation sportive du tournoi, ou le médecin fédéral, Jean Leblond, qui travaillera avec elle pour la partie médicale.
Là encore il s’agit de passer un cap. Tous ceux qui vont participer à ce projet, de près ou de loin, et à tous les niveaux, depuis les bénévoles jusqu’à chaque responsable, vont apprendre de cette expérience et après cet événement son héritage fera grandir notre sport, en dehors du plaisir que nous y prendrons tous !